journee du 6/09/14
MISE A JOUR LE : 1 Janvier 2014
5 SEPTEMBRE | 6 SEPTEMBRE | 7 SEPTEMBRE |
Extraits du JMO du 246 Regiment d'Infanterie JOURNEE DU 6 SEPTEMBRE 1914 : Dès l’aube le régiment poursuit sa marche en avant vers l’Est . les patrouilles envoyées en reconnaissance rendent compte qu’à la suite du combat de la veille, les troupes allemandes ont évacués MONTHYON, pendant la nuit et sont en retrait vers le Nord- est. Les allemands sont partis précipitamment, abandonnant beaucoup de matériels,caissons d’artillerie, centaines de projectiles et sans enterrer leurs morts qui gisent nombreux parmi les cadavres des chevaux sur les pentes descendant de MONTHYON. Notre artillerie a donc été décisive. Le 246 ème REGIMENT D’INFANTERIE franchit les crêtes au N.O. de MONTHYON et se dirige vers MARCILLY. Vers midi, ordre est donné à nos troupes de faire face au S.E. et de se diriger vers BARCY (cote 115) sur les hauteurs dominant la Marne pour barrer la route à de gros éléments franchissant la marne à VARREDDES et battant en retraite vers le nord. Ensuite, un ordre nous demande de rejoindre la ferme ST Gobert sur la côte 115 (N.O de VARREDDES) avec à notre gauche le 231 RI et le 276 RI.Le mouvement s’effectue par un cheminement dans le ravin Est de BARCY, de façon à être défilé des feux de l’artillerie allemande qui bombarde dès ce moment le village de BARCY et balaie l’Est de ce village ainsi que la route de BARCY à ‘’ la chaussée’’. En arrivant à la hauteur de cette route, les balles de l’infanterie allemande commence à pleuvoir. Le régiment progresse en utilisant le terrain. Déja plusieurs hommes sont tués ou blessés. Une série de ‘’shrapnell ‘’ éclate au dessus du groupe dont font partie les Capitaines GOURGNEU et RUFFIER qui sont tous deux blessés. A 500 mètres de la ligne de crête, un bicycliste du 289 RI vient de la part de son colonel demander un appui. Aussitôt le lieutenant colonel cdt le 246 RI lance 6 compagnies à l’attaque de la gauche du petit bois situé au dela de la crête. Au cours de cette opération, le feu de l’ennemi devient d’une formidable intensité à mesure que l’on approche de la crête ou les allemands sont retranchés dans des tranchées profondes. On avance sous une grêle de balles et sous les rafales de nombreuses mitrailleuses. A chaque pas les hommes tombent morts ou blessés. Le commandant BRUN est tué. Le capitaine ROBINET est grièvement blessé.Un grand nombre d’officier sur tout le front sont frappés,blessés ou tués. Cependant par bonds successifs,on avance toujours et on atteint la route de Chambry à Etrepilly. La mitraille allemande s’intensifie, mais nos troupes y répondent. A ce moment le Lt Colonel CHAULET est blessé, atteint de plusieurs balles, le S/Lt COLIN est blessé en lui portant secours, le Lt MULLERET porte drapeau tombe à son tour. Le S/Lt DUMESNIL prend le drapeau et se porte en avant en ralliant ses hommes, il est à son tour blessé. On avance toujours vers les tranchées allemandes. La violence du feu allemand avec des grêles de balles nous causent des pertes considérables .La ligne semble faiblir . Le Lt/Col CHAULET se relève et rassemble les forces . Au centre les sous lieutenants DUMESNIL, COLIN et BERTRAND reportent la ligne en avant. Les clairons et tambours sonnent « au drapeau » et « en avant » à trois reprises. Notre ligne se reforme et progresse baionnette au canon et certains de nos éléments atteignent les tranchées allemandes. Si des renforts nous étaient parvenus, il eut été possible non seulement d’arrêter comme ce fut fait la progression allemande mais de rejeter ceux-ci dans la Marne. A la tombée de la nuit, le régiment par échelons successifs, se replie par le ravin, la ferme de ST Gobert, la ferme FISCHAUX et MONTHYON ou sont installées ‘’les ambulances’’.Par centaines les blessés y arrivent.L’appel du régiment nous donne un effectif de 780 hommes. A la date du 7 septembre le chiffre global des pertes (tués,disparus, blessés) s’élève pour le 246 RI pour les journées du 5 et 6 septembre. : 811 hommes et 23 officiers. Cependant le 9 septembre une centaine d’hommes portés ‘’disparu ‘’ ont rejoint le régiment. Extraits du JMO du 246 RI ( septembre 1914) |
Progression des troupes sur le plateau "CHAMBRY- BARCY- VARREDDES ___________________________________________________________________ EXTRAITS DU LIVRE " DE ORAN à ARRAS" d'un officier du 1 R.C.A. 6 septembre : (LE MESNIL- AMELOT) Entre temps, le bruit de la canonnade me parvient durant mes courtes promenades au jardin. On distingue très nettement les détonations sourdes du pum-pum allemand de la voix brève de notre 75. Je suis avec émotion leur conversation. Lequel aura le dessus? Mystère encore! Plus tard je me familiariserai avec ce grand concert qui précède, accompagne et suit les batailles actuelles; j'apprendrai à différencier la voix des divers calibres, celles des pièces grondant en français et celles qui rugissent en tudesque, avec la voix enrouée de canons fondus au pays des buveurs de bière. Vers 3 heures, une auto vient me, chercher pour me conduire à Monthyon, où fonctionne le poste de commandement de la division. L'encombrement causé par des charrois de tous ordres, sections de munitions allant et revenant du ravitaillement, trains de combat et trains régimentaires, convois de l'intendance, fourgons des postes, voitures de blessés, oblige mon chauffeur à une marche lente favorable aux observations et le contraint à de fréquents arrêts. C'est à Charny, que se manifestent les premières traces de la lutte engagée depuis hier. Déjà avant d'atteindre la localité, nous avons rencontré de nombreux cadavres de chevaux, . Çà et là, dans les prés, des charognes boursouflées de ruminants, boeufs et vaches, surpris par la mitraille. A l'entrée de Charny, sur la première ferme à gauche, est déployé le pavillon de la Croix-Rouge. C'est un dépôt de blessés français, et un infirmier qui nous voit venir nous fait signe de stopper. Je réponds, bien cordialement, à la demande qu'il m'adresse de quelque boisson pour ses blessés, demeurés provisoirement ici et qu'il garde en attendant que des voitures les transportent vers l'arrière. Chauffeur et secrétaires, chargés de bouteilles de vin, dont nous sommes heureusement pourvus, franchissent avec moi le seuil. Dans la cour, sont mélancoliquement accroupis des Marocains plus ou moins touchés, tremblants de fièvre et frileusement enveloppés dans leurs djelabas. L'infirmier me fait pénétrer ensuite dans une remise, où je trouve, étendus sur la paille, des blessés français tombés la veille et assez grièvement atteints. Je distribue à ces braves gens quelques paroles de réconfort et remets pour eux à mon guide les bouteilles apportées. Même jour. (En reconnaissance) A 20 heures ,le chef d'état-major m'envoie vers CHAMBRY, sis à une bonne lieue à l'est de Monthyon, pour le renseigner sur l'action de notre première brigade, qui s'est engagée de ce côté. Nous sommes en fin de combat et les deux adversaires échangent leurs derniers coups de canon. Comme la mission dont on m'a chargé peut me conduire dans le voisinage immédiat de l'ennemi, j'emmène avec moi le maréchal des logis-estafette LAFONT, des chasseurs d'Afrique, mon ordonnance et deux spahis, un Français et un indigène; le sous-officier me servira d'agent de liaison s'il est nécessaire; quant aux trois cavaliers, l'un gardera les chevaux et les deux autres m'escorteront au cas où je serais obligé de cheminer à pied. J'ai voulu prendre un Arabe avec moi, dans l'éventualité d'un palabre possible avec ses coreligionnaires; la suite justifiera l'utilité de cette précaution. Il est nuit complète quand j'atteins, au bas de la côte, la grande route de Meaux à Dammartin-en-Goële, pour gagner PENCHARD que je dois traverser, devant me porter ensuite sur CHAMBRY . La nuit est superbe, les étoiles scintillent et le clair de lune donne une clarté suffisante pour permettre de reconnaître les grandes lignes du terrain. J'ai à ma gauche, à l'est, une crête moyennement découverte derrière laquelle se dissimule Chambry. Sur ces pentes, nos troupes, qui forment l'extrême droite de la 6" armée, ont combattu toute l'après-midi. Ayant placé leurs avant- postes de combat, elles s'installent maintenant au cantonnement-bivouac. Des meules de paille que les obus ont allumées éclairent par place la campagne; de temps en temps, une fusée s'élève dans le ciel, illuminant un instant l'horizon qui s'efface ensuite dans la grisaille d'une demi-obscurité. Çà et là, quelques bouquets de grands arbres et des boqueteaux plus ou moins étendus, dont les contours se dessinent en taches sombres ou s'éclairent parfois à la lueur des incendies. On perçoit alors sous leurs futaies la présence de formes humaines; sans doute y a-t-il là des nids de blessés autour desquels s'agitent des brancardiers. Au loin, du côté de Penchard, une ferme brûle et achève de se consumer. Nous avançons en nous défilant, tant bien que mal, à l'ombre des arbres bordant la route. Chemin faisant, nous rencontrons des troupes gagnant les emplacements qu'on leur a fixés dans l'ordre de fin de journée. Je prends langue au passage avec les chefs des différentes unités, escadrons et bataillons, les uns de ma division, les autres du groupe de D. R., avec lequel nous sommes un peu mêlés. Ces contacts me permettront plus tard de renseigner mes chefs. Nous voici à Penchard, occupé par un bataillon de thabors. Je traverse le village en direction de Chambry, après m'être entretenu avec quelques officiers marocains que j'ai trouvés en train de dîner sur le pouce. Ces camarades ont donné l'assaut ici et en ont chassé les Allemands. Ils sont aux avant-postes, m'expliquent-ils. A quelques cents mètres au delà de la lisière nord-est commence pour euxl'inconnu. Ils ignorent notamment si Chambry est à nous ou aux Allemands, fait que je vais élucider en tâchant de gagner cette localité si possible. Je sors de Penchard après m'être fait reconnaître du poste qui en garde les issues de ce côté, ainsi que de ses sentinelles avancées, deux indigènes à l'aspect farouche ignorant notre langue et ne connaissant que leurs officiers. Le spahi arabe que j'ai emmené avec moi me sert d'interprète et il leur explique que tout à l'heure, au retour de Chambry, nous reviendrons probablement par là, précaution utile à l'égard de ces auxiliaires peu initiés aux subtilités du mot. Nous sommes encore à environ trois kilomètres de Chambry; le chemin sur lequel je suis m'y mènerait tout droit en quinze minutes de trot. Mais je ne peux songer à le suivre, ignorant en quelles mains est la localité que je vais reconnaître. Espaçant mes hommes pour ne pas faire bloc et fournir éventuellement aux sentinelles ennemies une cible trop facile, je prends à droite à travers champs et gagne ainsi à peu près deux kilomètres dans la direction de Chambry dont le clocher, émergeant du creux où est situé le village, me sert de point de direction. Des arbres, des meules de paille, un champ de maïs dérobent tant bien que mal notre marche. |
HISTORIQUE DU 1er Régiment de Marche de Chasseurs Indigènes. 6 septembre : 9h00 Le bataillon parvient à déboucher du village de Chambry . Les autres compagnies sont arrêtées par un tir violent de l’artillerie allemande (côte 77 et 103). Elle tire également sur la côte 114 ou se trouve engagé nos forces. Après avoir dépassé Chambry , le 1 RMC sera arrêté à hauteur de la route BARCY –VARREDDES sur la crête de la côte 115. Une grosse masse de cavaliers allemands a été signalée sur le plateau au Nord d’ETREPILLY. Les 2 groupes d’artillerie de la brigade seront arrêtés en arrière avec à gauche le 2 RMC et à droite le 1 RMC. La brigade restera dans cette position jusqu’à ce que la côte 114 (route de Varreddes à Gué à Tresmes ) soit occupé par notre division de reserve. 6 septembre : 13h00 Il resulte de renseignement qu’une forte colonne allemande ayant passé la Marne et le canal de l’ourcq à Varreddes se porte à l’attaque de Chambry. |
.HISTORIQUE DU 1er Régiment de MARCHE des chasseurs d’AFRIQUE Journée du 6 septembre : Cantonné à la ‘’cantine’’ , l’ordre d’appuyer un groupe d’artilerie à 600 mètres de la côte 107 (route MEAUX –VARREDDES) le régiment s’installe à la côte 85 (1 km S.O. de ‘’la cantine’’). Une fois installée , la liaison entre les unités est bonne. A 16h30 , le régiment apprend qu’une contre –attaque sera opéré entre Barcy et Chambry. A 17h00, le mouvement vers Chambry est déclenché. A 17h10, sous le feu encerclant Chambry, les allemands évacuent le village, les chasseurs l’occupent. Les allemands paraissant ne pas vouloir nous attaquer pour reprendre le village que nous tenons , la décision de repli sur Penchard est ordonné. Le lendemain l'ordre est donné au régiment de zouaves de tenir Chambry. |
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