Journée du 9 /09/14

MISE A JOUR LE : 26 Novembre 2013

 

8 SEPTEMBRE 9 SEPTEMBRE 10 SEPTEMBRE

 

    EXTRAITS DU LIVRE " DE ORAN à ARRAS" d'un officier du 1 R.C.A.

    9 Septembre (8h00): 

Le commandant D..., le seul officier supérieur survivant, qui avait pris à ce titre le commandement du  régiment de zouaves, , ramena dans nos lignes, et sous une grêle de balles, le corps du commandant d'Urbal, demeuré dans les luzernes.

Depuis midi la canonnade s'est tue et nous utilisons cette accalmie du feu. Notre visite commence par la lisière ouest du village, celle par laquelle les thabors l'ont abordée le 7 et où le combat fut le plus vif. Là, les maisons s'élèvent à flanc de coteau et leurs jardins vont grimpant jusqu'aux premiers arbres de cette petite foret très touffue qui domine la localité: Marocains et Allemands s'y sont entr'égorgés au cours du furieux assaut donné par les nôtres.  Chacun de ces vergers et potagers fut, par suite, le théâtre d'un sanglant corps à corps et l'enchevêtrement des cadavres atteste la violence de la lutte. Comme, en maint endroit, la végétation est très drue et s'épaissit encore desnombreuses branches d'arbres fauchées par les obus, beaucoup de corps sont à demi cachés. Il nous faut alors  chercher à les découvrir, ainsi qu'on le fait de ces énormes citrouilles que l'on devine sous le feuillage plutôt qu'on ne les voit. Comme pour elles, c'est tantôt quelque boursouflement de la verdure, tantôt quelque plaque grise, se détachant en cru disparate sur la teinte uniforme environnante, qui décèle l'objet de nos recherches.  Ici les cadavres remplacent les cucurbitacées et l'on s'écrie: « Tiens, un Boche! » comme on dirait: « Voici une citrouille! » . Les corps de nos Marocains, au teint cuivré, aux formes grêles et musclées à la fois, contrastent singulièrement avec ceux de leurs adversaires, des Allemands du Nord, lourds, massifs et tout en chair. Je remarque que nombre de nos thabors ont le crâne percé par une balle tirée à bout portant, signe certain qu'ils furent achevés alors que simplement blessés..., achevés sans humanité.

Une demande, que formule la bonne fermière qui nous accompagne, va me convaincre de sa vérité. Deux longs jours, la brave femme resta cachée dans sa cave, craignant à chaque instant d'être massacrée. Elle gémit sur ses légumes saccagés, sans s'intéresser autrement aux victimes de la lutte, qui lui apparaissent, les unes, sous les traits d'ennemis sans pitié; les autres, sous ceux de païens, auxquels on ne saurait décemment accorder une sépulture chrétienne. Aussi, comme je désigne à un gendarme l'endroit où, à mon idée, on pourrait enterrer, provisoirement, le gros Teuton aux entrailles perforées, la bonne vieille m'adresse une prière d'une féroce et campagnarde prévoyance:    

        « M'sieur l'officier, ça vous ferait-y rien, qu'on mette c'lui-là dans les haricots. » Et elle me désigne un coin du jardin où croît ce légume. Comme je lui demande, surpris, pourquoi elle désire que ce guerrier germain repose dans ce carré du potager plutôt que dans un autre, la paysanne développe sa pensée:

« C'est par rapport que ces gueux ont emmené tous nos bestiaux en partant et qu'on n'a plus de fumier. On est quasi ruinés! Alors vous comprenez ? »

 

      HISTORIQUE DU 2 ème Régiment de Marche des Chasseurs Indigènes

      Journée du 9 septembre :

Ayant cantonné à PENCHARD le 8  pour une relève (repos et vivres), le régiment se reconstitue en réserve. A 11h00 , il reçoit l’ordre de positionner un bataillon (route de Meaux à Varreddes) en soutien d’un groupe d’artillerie. Deux compagnies s’installent au 107 et une compagnie à la ‘’cantine’’.

 Des grandes masses de troupes d’infanterie et artillerie allemande  se défilent sur les côtes 115 et 114  en direction de l’EST. Notre artillerie positionnée à la côte 107 leur envoie quelques obus . Vers 16h00, un escadron de chasseurs d’afrique qui  gardait Varreddes et les ponts sur l’ourcq décide de se replier n’ayant pas obtenu le soutien demandé et sont trop exposés aux tirs d’infanterie ennemis en provenance des  pentes  au nord du canal de l’ourcq.  Une de nos compagnie se rend donc dans le  village et tient les ponts (en direction de Meaux  et de Chambry). Une section traverse  le village et découvre que toutes les maisons sont occupées par des blessés allemands ainsi que l’école des garçons et la mairie. Se rendant  en direction de l’église pour surveiller la route de Congis et Germigny dont le pont est détruit, la section découvre plus de 150 soldats allemands blessés dans l’église. La compagnie passe la nuit dans le village en contrôlant chacune des entrées aux ponts de l’ourcq et quartier de l’église.Un habitant sortant d’une cave, nous apprend que des civils ont été amenés avec les allemands.

JOURNAL DE MARCHE DU 1 er REGIMENT DE MARCHE D’AFRIQUE :

Journée  du 9 septembre  

En éxécution  de l’ordre verbal  qui était donné au  régiment de remplir la même mission que la veille ,  celui-ci se porte aux alentours de la côte 85  (ouest de la cantine) pour couvrir la droite de l’artillerie . Des reconaissances sur Germigny, Varreddes, direction de la côte  113. Le service de sureté du régiment consiste en avant  et sur sa droite par un rideau de postes.

Le régiment se porte à la côte 109, mais ne peut rester sur cette position car elle est balayée par de violents tirs de batteries lourdes allemandes.

A 14h00, un renseignement nous indique que VARREDDES  a été évacué par les allemands . L’artillerie  se met en place à la côte 109 (à cheval sur la grande route) et couvert par des troupes de part et d’autre.

Le colonel part avec le 1 er escadron pour occuper VARREDDES (sortie  N,E,O  du village et sur la grande route de Melun pour tenir les hauteurs dominants Varreddes  dans la direction de May en Multien. L’escadron  emprunte les ponts de fortune laissés par l’ennemi  et subit un feu nourri (venant des tranchées établies à droite et à gauche de la route à 1500 mètres en retrait) est forcé de se replier dans Varreddes.

La liaison prise avec l’arrière,nous prouve qu’elle est trop loin pour nous appuyer  dans un mouvement d’attaque vers le nord. Le colonel décide de se maintenir  provisoirement  avec  2 escadrons  et demande l’intervention de réserve du  reste du régiment qui est resté en  soutien de l’artillerie à la côte 109.

Laissant des unités en sureté de couverture de l’artillerie le reste du régiment se porte en avant pour  rejoindre son  colonel. En franchissant la crête de la côte 109, il est accueilli sur la route par un feu  d’artillerie lourde , les contraignant à faire demi -tour  et de regagner  ‘’la cantine ‘’.

A la tombée de la nuit, le colonel n’étant touours pas soutenu par de l’infanterie abandonne Varreddes et reçoit l’ordre de rejoindre ‘’la briquetterie’’.

extrait  de l'historique du 1 RCA

extrait de l'historique du 1 RCA

auteur VARREDDOIS

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